This is 39

Dans trois mois, j’aurai 40 ans. Tout rond. Je ne sais pas trop où on place le point sur la moitié de la vie, mais je crois qu’inconsciemment c’est vers maintenant. Moitié ? Franchement je ne me souviens déjà presque plus du début, ni franchement du milieu, et des dernières années j’ai plutôt tendance à vivre avec le quotidien. Si on n’a pas l’impression de décliner c’est que ce n’est pas le cas de toute façon non ? Assez adepte de me dire que l'âge c’est dans la tête, les mathématiques ont quand même parfois raison de moi. Parce que les petits grandissent et la solitude des grands sonne de plus en plus partagée.

Qu’est-ce que j’aime ? Qu’est-ce qui me donne l’essence du jour ? Qu’est-ce que je peux encore découvrir pour la première fois ? Souvent, quand je discute avec mes potes de la même génération, j’entends des regrets, j’entends des tiroirs qu’on a oublié d’ouvrir ou fermer. De mon côté, j’ai vu le monde, j’ai aimé, vite et assez, puis j’ai aimé de nouveau fort, longtemps et infini. C’est comme ça que je vois la piste de ma fin de trentaine à la quarantaine, sans le mi-per et raisonnable. Pour moi et pour les autres.

La semaine dernière, pour l’arrivée d’une nouvelle (brillante) collègue au bureau, on a tous pris le temps de se re-présenter. Un exercice toujours étonnant mais qui m’a rappelé quelque chose que j’avais oublié : peu importe l’âge, depuis le début de l’Internet, ce sont les nerds, ceux à qui on a filé l’ouverture sur le monde et la soif d’exister, qui œuvrent pour représenter et faire rayonner tout ce qui nous anime, aussi futile ce soit, avec l’espoir jamais vain de se retrouver avec d’autres à la foi aussi ancrée, même si c’est simplement celle d’une niche partagée à si peu.

De l’internet d’avant, de celui qui nous disait de prendre notre bain avec notre denim japonais pour fixer le délavage, de celui qui partageait les mixtapes obscures en 128kbps sur Soulseek, on a donc gardé les usages, et vite, on s’est retrouvé, à avoir les mêmes jobs, jusqu’à avoir les mêmes vies, au moins pour le tremplin de cette vie de “jeune adulte” qu’on, mathématiquement, va finir par quitter.

Je ne publie pas souvent ici – parce qu’au cas où, je sors une newsletter par semaine ici –, mais en vrac, j’ai aimé pas mal de choses dernièrement. Le merch de Violette_fr, le “Dire je t’aime” de Ben PLG, le “Gen-X Cops” de Vampire Week-end (prévisible, n’est-ce pas), les très répétitifs épisodes de Masters of the Air, le petite carnet pour noter le quotidien de chez Happier Mart et les brosses à dents de chez Ader Error que j’ai rapporté de Séoul, évidemment cette paire de Timberland (prévisible, again), et quand Romy entonne “do you think you better off alone” à 53’22. PS : Camille a sorti des casquettes, et elles sont dispo’ ici.

Outre le calendrier, parler dizaine m’a été soufflé par la nouvelle newsletter de Margaux Rouche, Thirties, à laquelle je vous conseille vivement de vous abonner. C’est comme ici, mais enlève au moins 10 ans.

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